Antoine Loyer au Vieux Léon

Publié le par laure dasinieres

Aussi détestable que touchant, agaçant que séduisant d'originalité, Antoine Loyer nous a surpris, dérouté mais au final séduit hier soir au Vieux Léon, où il succédait à Mina Tindle.


Dès que l'on parvient à se défaire d'une première impression qui nous fait trouver le garçon égocentrique, satisfait de lui et horripilant par une voix par trop aïgue et ses plaisanteries laborieuses, on découvre un musicien talentueux, amoureux des textes ciselés tantôt doux-amers, âpres ou carrément crus quant aux choses du quotidien, tantôt emprunts d'imaginaire et de fantaisies toutes personnelles.


A ce vrai sens de l'écriture, s'adjoint, et c'est ce qui vraiment intéressant chez Loyer, un travail musical aussi destabilisant que brillant, d'une créativité qui pousse à l'admiration.


Il y a dans sa musique fortement marquée par le dépouillement et la mélancolie de la folk, des élans tantôt expérimentaux, tantôt tziganes, tantôt troubadouresques.

Elle nous met parfois dans une étrange position d'inconfort  par des décalages rythmiques et mélodiques, des dissonances.

Elle en devient captivante et intrigante.

Se moquant des contraintes établies de la chanson, pas forcément construites selon le schéma classique couplet/refrain, les balades de Loyer sont à la fois extrêment complexes et pronfondément abordables parce qu'avant tout en prise directe avec avec un ressenti à fleur d'âme, à fleur de peau, un peu à vif.


Mu par une complète liberté artistique, Antoine Loyer est véritablement un personnage à découvrir.

Publié dans Chroniques de concerts

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