Bovary à l'International

Publié le par laure dasinieres

Si on les écoute comme ça, vaguement, distrait par la foule qui avait gagné ce vendredi soir l'International, Bovary pourrait donner l'impression d'un énième combo rock bien empêtré dans ses jolies références musicales...


C'est vrai que comme ça, d'emblée, on sent, mais combinées de manière efficace et judicieuses des échos qui nous rappellent bien des choses, tantôt les Beach Boys, tantôt Placebo, parfois Radiohead ou même les Floyds.

Jusque là, vous nous direz rien de bien palpitant...


Sauf que multiplier les influences sans tomber dans le gloubiboulga, et produire un son carré et bien foutu, c'est déjà une preuve de qualité.

Bovary distille, en effet, des mélodies entêtantes, parfois sombres, souvent plus lumineuses qui si elles convient des fantômes n'en sont pas moins dotées d'une belle efficacité et fonctionnent à merveille.

Unissant d'un même élan et avec pas mal d'énergie et une certaine subtilité, power pop, rock et psyché, Bovary séduit et convaint aisémment un public large.


En prêtant bien l'oreille, on se rend compte qu'ils savent introduire dans un son très catchy, en apparence assez facile, des ponts et des ruptures audacieuses et inspirées empruntant à la funk, à la soul, au ska ou au reggae.

Ces entorses bienvenues sont servies par une belle maîtrise instrumentale: basse ciselée, jeu de batterie haut en couleurs, guitare sagace et rusée, voix singulière portée par des choeurs à la mesure.

Contre partie de la technicité déployée peut-être, le son de Bovary manque parfois un peu de profondeur, semblant par trop lisse et propret pour nous faire vibrer réellement.
On gage que cela va venir très vite, parce qu'ils ont toutes les cartes en mains pour s'assurer un beau succès.


Publié dans Chroniques de concerts

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