Looking for Mister Castang au Théâtre Marigny

Publié le par laure dasinieres

Ok, ce n'est pas, à priori, une pièce très www.notfortourist-paris.com et on est assez peu coutumier des dorures et du velours rouge, mais Looking for Mister Castang est dans l'esprit de ce dont on a envie de vous parler (haut en couleurs, décalé, jubilatoire), que tant pis, même si vous en retrouverez la chronique dans les news mag', on vous en propose une ici!



Ca commence par une fin. Ambiance de dernière dans les coulisses d'un théâtre. Moment des au-revoirs, des réglements de comptes, des à très vite, des on verra, des à jamais.


Mais cette fin est le début d'un périple rocambolesque: par le biais de son étrange maître sprituel, le célébre producteur hollywoodien, Mister Castang donne rendez vous à Luigi, le "meneur" de la troupe, pour un rôle dans sa prochaine superproduction, "Tout pète à Bagdad"

Le voilà embraqué dans un improbable voyage à la recherche du fameux Mister Castang où se multiplieront les rencontres, les surprises, les déceptions, les doutes...

Crédit Photo: Nicolas Lartigue


Luigi, c'est E. Baer, son double scénique fusionnel, le Baer qui nous réjouit tant: grandiloquent mais jamais vainement bavard, facétieux, au verbe envolé, oscillant toujours entre poésie, sensible, lyrisme, parodie , burlesque et absurde.

Crédit Photo: Nicolas Lartigue


S'il se donne le premier rôle, il ne vole pas la vedette aux 12 artistes qui l'accompagnent et qu'il embarque avec lui dans son épopée fantasque de la France à Hollywood, via la forêt amazonienne et d'autres digressions spatio-temporelles aussi improbables que jubilatoires.Crédit Photo: Nicolas Lartigue

Si le "voyage" est un prétexte évident à une succession de saynètes jouées, parlées, chantées, dansées... qui renouvellent avec talent, subtilité et dérision le genre "Music-hall", il n'en est pas moins un fil qui donne une petite cohérence à ces deux heures de spectacle effervescent et foisonnant.
Foisonnant de personnages survoltés, extravagants et exubérants.( Un gourou télévangéliste halluciné, un chanteur psyché allumé, un griot philosophe africain, la fille d'Indiana Jones, des danseurs de tango, un vendeur ambulant Bollyhoodien... Et on en passe!)

Crédit photo: Nicolas Lartigue


Foisonnnant d'intelligence verbale, de nonsense, de parodies et pastiches, de syllogismes confondants, de clins d'oeil à l'actualité, de détournements citationnels, de mises en abyme...

On aime que ça parte un peu dans tous les sens, dans un esprit de jeu, de connivence et de partage.Crédit Photo: Nicolas Lartigue

L'espace scénique fait de malles qui s'ouvrent et se ferment ingénieusement au gré des péripéties de nos personnages devient le terrain de jeu de cette troupe emprunte de la fantaisie et du plaisir qu'ont les enfants à se déguiser et à se fabriquer des aventures insolites et extraordinaires, toujours surprenantes.Crédit Photo: Nicolas Lartigue

La quasi omniprésence d'un piano bar et l'illumination étoilée du mur de fond offre une jolie touche de poésie parfois presque nostalgique au spectacle.

Comme égaré entre fiction et réalité, un peu lunaire, Baer ne cesse de titiller nos zygomatiques, mais aussi d'aborder finement les folies de l'univers du spectacle et les dérives du monde actuel.

Moins léger qu'il pourrait sembler de prime abord et aussi hilarant qu'il soit, ce spectacle bouillonnant est une énorme claque à la connerie et à la névrose ambiantes.
On en ressort totalement réjoui, les yeux brillants, le sourire aux lèvres, l'imaginaire comblé et l'intellect ravi!


Publié dans Scènes

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