Clown Power par Pierre Fatus au Café de la Danse

Publié le par laure dasinieres

Incarnant quelque chose comme un modèle de clown contemporain, populaire mais non moins radical et questionnant notre condition d’homo cathodicus multimédiatitus, Pierre Fatus présentait ce mardi soir au Café de la Danse son spectacle Clown Power.



En s’insérant aux confins des Arts de la scène, entre mime, jongle, danse, burlesque, one man show, musique, il façonne un théâtre singulier où il convie aussi bien l’énormité gaguesque et cartoonesque de Tex Avery qu’une étrangeté et un sentiment d’étouffement quasi-kafkaïen. S’il se pose en clown à l’inconscient et à l’imaginaire avec vue sur la cour, c’est pour mettre en scène la façon dont nous sommes constamment en prise avec l’entrechoquement des sons et des images multi médiatiques et de ceux que créent notre esprit et nos fantasmes intimes.

Exposé de cette manière, Clown Power peut sembler être un spectacle pesant et élitiste…

Il n’en est rien, bien au contraire.

Déployant une énergie aussi inventive que rageuse, multipliant les mimiques, singeant les postures et les attitudes de ses congénères avec force (parfois de manière par trop grossière, reconnaissons-le), Fatus offre un show capable de réunir un public large, de tous horizons et de tous âges, de l’intellectuel revenu de tout à l’enfant de huit ans.

On est parfois exaspéré par une certaine outrance et quelques gauloiseries inutiles, et dérouté par une succession par trop rapide de saynètes mises bout à bout sans cohérence apparente.

Mais la sagacité dont fait preuve Fatus à combiner langages corporel, verbal et para-verbal, bandes sons et bruitages efface rapidement ces réserves et suscite l’admiration. Seul sur une scène dépouillée de tout décor, il révèle un pouvoir de suggestion énorme.

Unissant efficacité comique grand public et invitation à la réflexion, Clown Power est un show pétillant et foisonnant aussi vertigineux qu’euphorisant.

Publié dans Scènes

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article